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Le racisme d’hier à aujourd’hui : science et préjugés

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Qu'est-ce que c'est ?

 

A l’heure où la résurgence sur le devant de la scène médiatique d’idéologies ouvertement racistes a ravivé le débat très ancien sur les fondements biologiques de la notion de race et sur sa validité pour l’espèce humaine, le séquençage complet du génome humain apporte des réponses scientifiques claires et objectives sur ce sujet.

Composition de l’exposition

Dans un premier temps, l'exposition se plonge dans l’Histoire en explorant la construction scientifique de la notion de « race » dans l’espèce humaine. Avec l’esclavage et la colonisation, le racisme scientifique apparaît ainsi au XVIIIe siècle et va reposer sur des arguments scientifiques dévoyés jusqu’au milieu du XXème siècle ; utilisé politiquement, il va se retrouver au cœur des tragédies de l’époque. L’exposition, en reprenant les fondamentaux de la biologie et de la génétique, explique comment les caractères héréditaires sont liés aux chromosomes, aux gènes et, in fine, à la séquence d’ADN de notre génome. Ces notions permettent de définir la notion de race pure dans les espèces animales comme résultant de croisements consanguins conduisant à un ensemble de caractères distinctifs transmissibles. Ces notions biologiques sont ensuite élargies aux données récentes apportées par les progrès fulgurants dans le séquençage de génomes entiers. Croisées avec les études des paléoanthropologues, les comparaisons de génomes humains ont ainsi permis, d’une part, de confirmer la généalogie de l’espèce humaine et, d’autre part, d’identifier des mélanges insoupçonnés entre Homo sapiens et des humains anciens. De plus, ces études génétiques battent en brèche certains préjugés sur la couleur de peau de nos ancêtres, montrant par exemple que l’Homme de Neandertal avait la peau claire, ou encore que l’ADN de fossiles correspondant au premier peuplement des îles britanniques démontre que ces Homo sapiens avaient une peau sombre.

Avec les premiers séquençages en 2003 de génomes entiers humains, les comparaisons interindividuelles ont permis de préciser la grande homogénéité génétique de l’espèce humaine, tous les humains modernes partageant entre eux 99,9 % de leur génome. Ces études ont aussi permis de montrer que l’établissement, au cours des siècles, de peuplements géographiques distincts d’Homo sapiens a engendré des signatures génétiques particulières, constituées de très courtes séquences d’ADN. Mais, de façon remarquable, ces études ont aussi montré que, du fait des brassages génétiques résultant des mélanges de populations au cours des générations, ces séquences d’origines géographiques diverses, y compris des séquences néandertaliennes, se retrouvent en proportions variables chez tous les individus. Les génomes humains sont en fait constitués d’un puzzle de séquences d’ADN d’origines géographiques variées et de variations interindividuelles. Ces résultats montrent que les lignées génétiquement isolées n’existent pas chez l’homme et que la notion de race dans l’espèce humaine n’a pas de sens biologique.

Enfin, dans une dernière partie, l'exposition décrit le racisme qui subsiste encore aujourd’hui comme le résultat une construction mentale reposant sur des préjugés sociaux conduisant à des processus d’exclusion et de haine.

Format

L’exposition est composée de 12 panneaux (largeur 90 - hauteur 120 cm), à accrocher sur des grilles via un système d’œillets.  

Chercheur(e) proposé(e) pour une conférence

Bernard Binetruy, Directeur de recherche Inserm et Chargé de communication scientifique à la Délégation régionale Inserm en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse.

 

 

Le racisme d’hier à aujourd’hui : science et préjugés
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